DEVIATION COGNITIVE DES ELEVES


LA DÉVIATION COGNITIVE DES ÉLÈVES.



Il nous arrive d’avoir des élèves qui réagissent à nos remarques par diverses expressions telles que : « JE  SAIS ! », ce qui est désagréable à entendre quand on  s’aperçoit que ce même élève avait déjà commis la même erreur auparavant.

Certaines de ces expressions sont plus agréables à entendre comme, par exemple : « EXCUSEZ-MOI ! » ou : « AH OUI ! » etc. Quelquefois ces expressions sont d’apparence joyeuses telles que des éclats de rires.

Ces expressions sont majoritairement en relation avec une grande difficulté d’apprentissage que chaque enseignant perçoit dans son enseignement.

En qualité d’enseignant que pouvons-nous faire ? Comment s’explique ce phénomène ?



Pour le comprendre nous allons le voir par les chapitres suivants :



1)  DÉFINITIONS

2)  LE CHEMINEMENT COGNITIF ATTENDU 

3)  LE CHEMINEMENT COGNITIF DÉVIÉ

4)  DU RENFORCEMENT A L’AUTOMATISME.

5)  COMMENT Y REMÉDIER.





1)                     DÉFINITIONS.



a)         Expressions récurrentes : Ce sont des ensembles de mots ou des gestes ou encore des éclats de rires qui reviennent régulièrement de la part des élèves.

b)      Concept :  C'est la concrétisation de l'image mentale d'un évènement ou la compréhension d'une explication.

c)         Cheminement cognitif : C’est le cheminement intellectuel des êtres humains, qui produit la mémorisation. Pour cet article, nous allons nous baser sur celui décrit par Mr Rasmussen. Ce cheminement est décrit comme suit :

i)                       Le stimulus ou stimuli : est un facteur interne ou externe qui provoque une réaction de l’organisme.

ii)                    L’identification : Est une vue rapide et succincte des détails du stimuli.

iii)                  L’interprétation : C'est l'assemblage des détails identifiés pour en faire un concept .

iv)                  L’analyse : C'est la relation qui se fait avec un évènement semblable qui a été vécu précédemment.

v)                     La mise en œuvre de l’expérience

vi)                  La prise de décision

vii)                L’action.

2)                     LE CHEMINEMENT COGNITIF ATTENDU.

Tous les éléments du cheminement cognitifs sont en relation entre eux. Ils peuvent être représentes de la façon suivante :
Pour l’explication, prenons l’exemple d’un élève qui  ne présente pas de difficultés particulières, qui tient compte de ce qu’on lui dit. On lui fait la remarque qu’il a traversé une intersection trop rapidement. Le cheminement intellectuel se décrit comme cela :



(1)       STIMULUS.

La remarque que nous lui faisons est un stimulus, qui est une émotion. Souvent, en conduite automobile, cette émotion peut être une peur maîtrisée.



(2)     IDENTIFICATION.

L’élève va identifier qu’il a commis une erreur.



(3)     INTERPRÉTATION

L’élève va comprendre que l’erreur était un danger et que son enseignant lui demande de faire plus attention. Il donne un sens à l’observation de son enseignant.



(4)     ANALYSE

L’élève va se souvenir qu’il avait déjà vu en théorie qu’il faut se donner le temps de voir dans les intersections, surtout si l’on en traverse une où on doit céder le passage.



(5)     MISE EN ŒUVRE DE L’EXPERIENCE.

L’expérience de l’élève, son éducation, sa culture, l’aident à comprendre que cette erreur peut lui faire du mal, ainsi qu’à ses futurs passagers et aux autres usagers de la route. Cette réaction de l’enseignant va augmenter son expérience pour mieux conduire et se conduire dans la prochaine intersection



(6)     PRISE DE DÉCISION.

L’élève va décider de mieux faire attention ou de demander des précisions complémentaires à son enseignant.



(7)     ACTION.

L’élève va bien agir dans les futures intersections







3)                     LE CHEMINEMENT COGNITIF DÉVIÉ.


Comme on le voit sur ce schéma dans le cheminement dévié, les fonctions 1 de stimulus, 2 d’identification, et 3 d’interprétation, sont identiques au schéma du cheminement attendu.

Dans ce cas on a :

4)                     Analyse

L’élève va se souvenir que son enseignant lui a déjà fait cette réflexion, il a honte, cela lui arrive souvent. Son enseignant, à qui il ne veut pas déplaire, va être mécontent, ou il va peut être se moquer de lui.



5)                     Mise en œuvre de son expérience.

Ses expériences passées, ou son éducation ou les deux, lui ont appris qu’il ne faut pas faire paraître ses faiblesses, depuis longtemps, il masque celle-ci par une expression récurrente : (« Je sais » par exemple).



6)                     Prise de décision.

L’élève se dit qu’il va cacher à son enseignant qu’il est incapable de bien faire. Il se dévalorise



7)                     Action.

L’élève réagit par un mot ou une expression récurrente. Il agit en disant « je sais », ce qui est une réaction qui n’est pas celle attendue par l’enseignant qui est de mémoriser l’erreur pour ne pas la reproduire.

6)  DU RENFORCEMENT A L’AUTOMATISME.


            La répétition d’une action qui n’a pas rendu de résultats désagréable est analysée comme favorable et mérité d’entrer dans l’expérience à retenir. Au fur et à mesure de la répétition de ce type d’action, on ne va plus avoir besoin, d’abord d’analyser ensuite il ne sera plus nécessaire d’interpréter et de mettre en œuvre son expérience. L’apprentissage commence à remplir son rôle, puisque ces raccourcis intellectuels augmentent la rapidité d’exécution des gestes de conduite.


Le cheminement le plus rapide est l’automatisme qui va directement du stimulus à l’action. Prenons l’exemple d’une personne qui touche une chose métallique brûlante avec la main, elle ne va pas réfléchir, elle va automatiquement réagir en la retirant.

En apprentissage de la conduite, nous recevons des personnes qui ont des réactions récurrentes depuis l’enfance, quelquefois. On peut donc comprendre que ces réactions soient automatisées, qu’ils n’en ont pas conscience. Notre rôle est de donner le moyen d’apprendre à nos élèves, il va donc falloir les aider.

4)         COMMENT Y REMÉDIER ?

Pour corriger ce défaut, il faut le faire repasser dans le conscient de l’élève en lui faisant identifier son propre cheminement cognitif dévié.

Pour ne pas lui donner de nom trop savant on pourra parler de « blocage cognitif » ou de « blocage de mémorisation ».

Pour le déculpabiliser on va lui indiquer que cette déviante n’arrive pas qu’à lui  et que cela est consécutif à une émotion lointaine qui peut être de la timidité durant son enfance.
Les réactions récurrentes ne sont pas toujours évidentes à percevoir par l’enseignant quand il n’en connaît pas le processus. Si ces réactions sont accompagnées d’une progression lente, alors on a un élève qui souffre sans savoir comment mieux apprendre.

En expliquant à un élève, pourquoi et comment il agit ainsi, on ne le fait pas seulement à un élève mais aussi à une personne qui ressent la même souffrance dans sa vie personnelle. On lui rend service dans toute sa vie personnelle en lui transmettant tout notre savoir sur le sujet.


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AULNAY SOUS BOIS, France
Enseignant en conduite automobile et sécurité routière.